William se pressait, le fog alourdissait ses vétements d'humidité. Il connaissait par coeur les rues de Londres, ses pieds les avaient tellement arpentées. Entre la ville et lui, c'était plus qu'une histoire d'amour, c'était comme un deuxième corps.
Il ne connaissait pas ses origines, si ce n'est qu'il venait d'un orphelinat miteux des Cornouailles. Il avait été recueilli très jeune par un riche et mystérieux excentrique, Adam Floyd. Nul ne savait d'où provenait la fortune de cet homme, ni lui même d'ailleurs. Il était tantôt baron allemand à l'accent rocailleux, tantôt extravagant français à la voix suave. Il était insaisissable, et c'était là tout son charme.
Cet homme lui apprit de multiple choses apparemment sans rapports entre elles, passant de la confection d'une bonne serrure pour un coffre à jouets, à comment se défendre si un homme lui voulait du mal, ou encore à savoir rentrer dans la maison si on avait perdu ses clefs. Il développa ainsi une grande curiosité pour toutes les choses qui l'entouraient, de plus étant doté d'un physique plutôt ingrat iln préférait la compagnie de son père adoptif et mentor, à celle de ceux de son âge qui le rejetaient. Avec Adam, il appris à connaître Londres, mais aussi à se mouvoir dans n'importe quelle ville comme si il y était né.
Le jour de ses 16 ans, Adam lui fit le plus étrange des cadeaux, une carte à l'intitulé mystérieux, poussé par sa curiosité il suivit les indications de la carte pour atteindre un nouvel indice ; d'indices en indices, il franchit les limites de la légalité et celle d'une propriété cossue. Dans le coffre de la riche villa, il y avait une dernière carte : "Dommage, tu n'as pas était assez rapide, sinon tu aurais eu un beau cadeau !". Le lendemain son mentor disparut, sans lui laisser de traces. Il continua seul son éducation, tantôt dans des universités tantôt auprès de la pègre locale.
Arrivé sur Hay Street, il regarda autour de lui, personne, la nuit et le brouillard le rendait de toute façon invisible. Il examina attentivement le numéro 11 bis, pis sauta jusqu'à la première rembarde et escalada aisément la façade. Il désactiva l'alarme des fenêtres puis pénétra dans ce qui semblait être un petit fumoir, il se dirigea vers l'endroit ou le coffre devait se trouver, l'ouvrit sans trop de mal. A l'intérieur à la place des bijoux de Mrs Guilton il y avait une carte de visite, un rongeur imprimé dans le coin supérieur gauche et écrit dessus en anglaises : "Merci, pour ces merveilles en or. PS : toujours un peu tard !".
Un jour, il serait le plus rapide...