Rituel de passage 1

Cherchant autant que possible à esquiver les balles, Kei courait. Remarquant au passage que Duke était retourné en arrière prendre sur son dos un homme au sol, ralentissant un instant, il se surprit à se soucier d’eux.

*J’ai une drôle de sensation, on dirait qu’ils cherchent à nous rabattre, *

- Duke ? C’est cela ? Un coup de main ?

Regardant quelle direction prenaient les autres, il vit quelque chose de bizarre. Prenant ça tout d'abord pour un brouillard il s’aperçut quelques secondes après que ce n’était pas le cas. S’arrêtant un instant, attendant que Duke le rattrappe, pendant que des balles sifflaient encore autour de lui son attention fut attiré par Jérôme qui semblait suivre le loup en direction de cette drôle de vision.


- Faisons comme Jérome, suivons le loup.

La jeune femme commençait sincèrement à avoir un franc élan de sympathie envers cerfs, biches, daims, lapins de garennes... Bref tous ces gibiers qui étaient si bons dans l'assiette. Elle se doutait bien qu'on ne les chassait pas pour les dévorer, maintenant ça devenait franchement compliqué aux vues des différentes maladies existantes, mais elle eut un faux doute, ainsi prise dans ces évènements.

*Enfin j'espère...*

Elle sentit Luxoris arriver dans son dos, elle semblait parler toute seule, parlant de gravitation et autres lois physiques qu'Erika s'était empressée d'oublier dans leur contexte compliqué. La jeune scientifique lui posa une question qu'elle ne comprit pas tout de suite... Inconsciemment, cherchant du regard, elle ralentit son allure. Puis elle le vit.

-Qu'est-ce que...?

Une bûlure bien reconnaissable vint la cueillir à son avant-bras droit. Serrant les dents la jeune femme comprit clairement le message et reprit sa course vers le voile gris. Elle rejoint rapidement Luxoris. En lui jetant un coup d'oeil elle comptabilisa deux blessures...

-Je sais pas ce que c'est.... Et toi?...

Elle passa une main sur sa blessure. Jetant un rapide coup d'oeil elle constata qu'elle saignait mais évalua que la blessure en elle-même n'avait vraiment rien d'alarmant, juste une nouvelle cicatrice... Par contre elle n'en savait rien pour la scientifique.

-Ca va tes blessures...?

Elle jeta un rapide coup d'oeil en arrière... Keith portait quelqu'un, celui qui était parti en courant au début... Kei semblait prêt à l'aider, ça éviterait que les deux soient trop ralentis. Les autres semblaient s'en sortir... suivre le loup, pour l'instant pas de meilleur plan, ils aviseraient ensuite. Elle haussa la voix afin que le militaire français puisse l'entendre mais elle ne ralentit pas pour autant.

-Si tu veux qu'on se relaye appelle-moi!!!


Même si le vrai prénom de Stances est utilisé, sans en italique... Donc pas forcément une donnée du perso

JE rappelle que c'est toujours 10 lignes mnimum par post...

Eijis et Nos' ==> allez on retravaille ça

Je posterai une fois qu'au moins Doumba, Horlack et Thrareck aient posté

Bien que différente car à l'époque il était vetu de son uniforme et non d'un simple boxer et de basket oranges fluo... la scène de fuite lui rappelait une mission qu'il avait dû faire et qui s'était soldée par un retrait en catastrophe...


Les balles pleuvaient tout autour de lui et une vint lui égratigner le dessus de l'épaule ...

L'adrénaline aidant il ne s'arrêta pas et continua de courir en suivant le loup, lorsqu'il fut interpellé par Gégé qui lui fit remarquer cet étrange brouillard.

-... Ma foi ... il est possible... effectivement ... que cela soit... un piège .... mais alors ... pourquoi .... nous avoir... mené... jusqu'ici.

Vladimir s'arrêta quelques instants pour voir si les autres le suivaient toujours. Il n'avait pas trop le choix il lui fallait passer le premier étant le seul militaire il devait passer en éclaireur. Il reprit donc sa course et fonça vers le brouillard qui le mettait tout de même un peu mal à l'aise.

*un semblant de brouillard qui flotte comme ça au-dessus du sol sur une zone restreinte j'ai jamais vu ça mais il semble que ce soit notre seule porte de sortie*

Edit Stances : tu n'es pas le seul militaire, je me suis présenté à toi en tant que légionnaire

Gabe s’était laissé faire au vu de la situation, il ne pouvait plus faire un pas. Mais il trouvait maintenant la situation gênante, inconfortable et assez embarrassante. Si les autres pouvaient courir seuls, il ne devait être une gêne. Aussi, après que Keith ait fait quelques enjambées, Gabe le remercia et attendit qu’il le laisse descendre.

-…merci…mais j’ pense pouvoir faire l’ reste seul…

Gabe descendit et reprit la course avec les autres vers cet étrange voile. Gabe ne comprenait ce que représentait cette chose mais apparemment ses décisions jusque-là n’avaient pas été les meilleures, aussi se décida-t-il à les suivre sans poser de questions.

Certaines détonations continuaient à briser la monotonie de la course, à chaque impact sur le sol, un geste instinctif de protection.

Gabe détestait ses vêtements de clown, sûrement une touche d’humour de leur mystérieux ravisseur. Qu’importe, il le ferait payer à ce Max. A cette pensée, Gabe regardait ses mains, écorchées par les nombreuses chutes avant de retrouver le groupe. La douleur l'empêcherait de retomber dans cette peur panique, de plus il était maintenant accompagné.

On y était. C'était la partie "téléguidage". Le poisson avait mordu, maintenant il fallait le remonter. Toute cette mise en scène rappellait encore une fois à Gouridan, la façon de diriger un spectacle : maintenir la pression, diriger le public, l'amener là où on voulait qu'il aille.

Apparement nos ravisseurs souhaitaient que nous allions par là, là où le loup se dirigeait.

"Surfons, surfons" se répétait Gouridan, "Evitons les balles et surfons".

En continuant de courir et d'éviter les balles qui fusaient ci et là, Gouridan vérifiait comment s'en sortait le groupe. Apparement, le mouvement était maîtrisé et la solidarité était de mise.

Un voile blanc barrait la passage vers lequel ils étaient dirigés. On aurait dit du lait vaporisé en suspension dans l'air. Gouridan n'avait jamais vu cela. Cela aurait pu lui rappeller ses séances de méditation, si le bruit des tirs derrière lui ne venait troubler la quiétude qui aurait pu émaner de ce phénomène.

Conteur

Au moment où Vladimir commença à adopter une attitude démontrant qu'il souhaitait passer à travers le voile en premier, malgré son hésitation, un point rouge vint se fixer sur son épaule droite. Les personnes derrières lui n'eurent pas le temps de l'avertir qu'une balle lui traversait l'épaule de part en part... Le militaire comprit le message, réalisant qu'il n'était pas blessé grièvement et que ce coup n'avait rien à voir avec de la chance...

Chacun comprend que les rabatteurs cherchent à vous diriger vers le voile, s'aidant de leurs armes. Bientôt chacun de vous peut voir ceux qui sont devant vous affublés d'un point rouge de laser en plein centre du dos... Il n'y a que le loup qui ne semble pas bénéficier de ce traitement de faveur.

Alors que vous vous rapprochez rapidement du voile vous commencez tous à percevoir des odeurs semblant parvenir de l'étrange phénomène gris: des senteurs de pin, de sous-bois, de lychen... Ainsi alors que les humains commencent inconsciemment à mieux sentir leur environnement, Patte de Fer, lui, commence à comprendre ce qui se dit autour de lui... Pas exactement les mots mais le sens général des phrases ( un peu comme lorsqu'on te parle anglais et que tu comprends sans pouvoir faire une traduction mot à mot)...

Ceux qui jettent un prudent coup d'oeil par dessus leur épaule peuvent voir que le petit groupe initial commence à vous poursuivre au pas de course... Diguer est armé d'un marteau de guerre, sushi-man et Max d'un katana, une femme ( la snipeuse) et Ruadan d'un coutelas, Chicoutimi de deux tomahawks, Justine de griffes, le blond de la forêt d'une épée longue et l'inconnu de Vladimir d'un kukri moyen...


Il va de soi (si vous avez bien compris) que c'est à Nos' d'agir en premier (poster)...
Vous devez tous passer le voile dans votre post de 10 lignes mini

Patte de Fer huma longtemps, très lontemps le parfum calme et bienveillant émanant de l'étrange chose, ces odeurs de nature, de bien être et de "monde sauvage", mais il fut bien vite ramené à la réalité par les cris qui s'insinuaient dans ses oreilles, et c'est un tir qui le tira totalement et soudainement de sa torpeur.

Il entendit alors un son, et il comprit qu'ils étaient là. 'Ils' ? Ces ennemis des 'bipèdes chassés' et de lui-même!

Sa première idée fut de courir et arracher la gorge du premier à portée, et dans cette idée, il grognait déjà. Mais il se rendit rapidement compte qu'ils ne pourraient rien faire, ils étaient tous armés de choses brillantes et menaçantes... Et derrière, il y avait cette chose étrange...

*Qu'à cela ne tienne*

Patte de Fer se jeta dans le voile.

Luxoris répondit à Erika.

- Non, ça va, c'étaient juste des sommations, je pense, et je mettrai ma main à couper que...

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'elle vit Vladimir se faire toucher à son tour, alors qu'il tentait de pénétrer dans ce brouillard étrange. Le militaire recula. La jeune femme put apercevoir sur ceux de ses compagnons d'infortune qui se trouvaient devant elle un point rouge, situé à hauteur de leur épaule.

*Tiens, mais, pourquoi ils nous retiennent maintenant?*

Puis elle remarqua que leur compagnon à quatre pattes, lui, n'était pas visé. Et quelques secondes après cette constatation, le loup disparut dans le brouillard.
Luxoris réexamina alors les épaules des autres: plus de point rouge...

*J'en ai marre! Mais quel cirque! Je ne suis pas une bête, bon sang! Je veux que cela finisse...*

Elle serrait les poings, presque au sang, pour éviter d'exploser, mais elle ne tint pas.

- Que cela finisse!

Et elle partit à la suite du loup.

Erika jura dans ses dents lorsqu'elle vit l'état de l'épaule de Thrareck... Finalement leurs chasseurs n'aimaient pas lorsqu'on leur désobéissait. Ils voulaient que ce soit le loup qui passe en premier, c'était clair, et les pointeurs laser qu'elle vit naître sur les dos étaient une façon plus que dissuasive de chercher à doubler le quadrupède. Elle n'avait pas besoin de se tordre le cou pour comprendre qu'elle aussi devait être affublée de cette menace...

-Mais où ils cherchent à nous mener bon sang!!

Une odeur de sous-bois vint lui titiller les narines. Un sous-bois en bord de mer? Ils devraient être plutôt enveloppés par l'odeur de l'iode! Elle regarda le loup passer le voile et comprit brusquement. Voila pourquoi il les guidait... Cette odeur provenait du voile, tout simplement, d'où cette attirance éprouvée par Patte de Fer! Elle voulut dire quelque chose mais déjà Luxoris la dépassait ainsi que Thrareck et traversait le voile... Enfin façon de parler

*Mais ils sont où...?*

Elle ralentit un peu, le phénomène la dépassait complètement mais elle avait clairement comprit que c'était le seul chemin qui leur était proposé... Elle réfléchit et décida finalement de prendre le risque... Arrivée près du voile, à peine à quelques centimètres elle se déporta sur le coté et s'arrêta, se retournant vers ses compagnons.

-Allez!! Bougez vous!!

Elle aiderait les autres à passer et prendrait le chemin à la suite du dernier, fermant ainsi la marche... Elle comptait sur Vladimir pour aider ceux qui seraient de l'autre coté... En espérant qu'un des snipeurs ne la descende pas avant. Et puis si les autres se faisaient rattraper par la petite troupe qui venait d'émerger de l'ombre, elle pourrait toujours les aider à courir plus vite... Son regard s'attarda sur le marteau de Diguer avant qu'elle ne s'ébrout.

-Et n'oubliez pas le guide!!

Sa remarque était tant pour ses camarades que pour leurs rabatteurs, au moins les choses étaient claires...


M'oubliez pas quand vous passez le voile ^^
Surtout le dernier si je suis encore là, je lui serai reconnaissante de mentionner que je le suis

Vladimir s'arrêta net devant le fameux voile, il ne savait plus trop quoi faire ... ses habitudes de militaire lui disaient de foutre le camp par là, au travers de ce "truc" . Mais son instinct voulait lui faire faire demi tour et affronter son adversaire ... ce mongol avec son kukri moyen.

Une forte odeur de sous bois, de lychen et de pin, vint lui chatouiller les narines. Que faisaient ces odeurs ici, en bord de mer? Il comprenait de moins en moins mais comprit que c'était ces odeurs-là qui avaient poussé le loup à les attirer par ici.
Son esprit militaire et cartésien essayait de raisonner, de trouver une solution rapide et efficace pour se sortir de ce "jeu" stupide et plus que désagréable.

Il fut sorti de sa torpeur par le loup qui lui frôla la jambe en passant à travers le voile. Il se retourna et vit alors Luxoris en faire autant.

*Bon ben pas le choix et puis suis pas en état de me battre maintenant avec cette blessure dans le pied et à l'épaule*

Tout en n'étant pas rassuré, Vladimir passa sa main d'abord à travers le voile, il n'eut aucun problème, et ce fut alors avec une certaine aversion et aussi avec dégoût qu'il passa le voile. Espérant que ça les aiderait à trouver un bon moyen de se tirer de ce mauvais pas.

Tout le groupe s’était arrêté devant une espèce de brume d’où émanait une étrange odeur qui rappelait à Gabe la forêt, les pins et les lichens. Il y eut un coup de feu, et un homme apparemment déjà mal en point fut touché à l’épaule.
Le loup s’était figé devant ce voile, avait humé l’air et s’était ensuite enfoncé dans cette espèce de brouillard.
En y pensant, Gabe, trouvait cette odeur réconfortante et apaisante.
Une jeune femme, s’était ensuite jetée à travers ce voile à la suite du loup espérant sûrement y trouver une sortie à ce cauchemar qu’ils vivaient tous en direct.
Vladimir fut la troisième personne du groupe à pénétrer le brouillard.

-….M’rde, y’me faut une clope…. Ca d’vient total chimique là…

En cherchant frénétiquement dans ses poches Gabe se rappela que ses affaires avaient été subtilisées et remplacées, dans son cas, par cet immonde costume de clown bruyant.

Gabe regardait derrière lui, et vit Max armé d’une grande lame. Sa recherche de cigarette pouvait attendre, les responsables de cette situation étaient juste sur leur pas.

-…euh…les gars j’crois qu’il faut pas rester planté…on a intérêt à bouger….

Gabe jeta un dernier regard de mépris en direction de Max, passa devant Erika en lui faisant un signe de la tête, et se jeta à son tour dans cet étrange voile.

Kei laissa passer ses camarades d’infortune. Restant un instant en arrière, il vit d’un coup arrivée un petit groupe, reconnaissant parmi eux Sushi-man. Et murmura un juron en japonais en le voyant avant de se remettre à courir, restant légèrement en retrait de ses camarades.Remarquant d'un coup un point rouge dans le dos de Duke, un coup de feu suivi d’un cri lui fit levé les yeux en direction de Vladimir,qui venais d’être touché à l’épaule par une balle.

- Un avertissement ? Maudit gaijin, pourquoi veulent-ils que nous allions là-bas ?

Voyant ses camarades passer un à un le drôle de voile, une odeur de sous-bois vint alors lui titiller les narines. Arrivant au niveau d'Erika , il l'invita à le suivre derrière le voile.

L'instinct de Gégé le poussait à traverser le passage brumeux, mais la balle que Vladimir avait pris le fit réfléchir une seconde alors qu'il se tenait juste à côté du passage. Voyant passer le loup et ses compagnons il comprit qu'ils étaient rabattus vers ce passage, mais pourquoi ? Il se redemanda si ce n'était pas un nouveau piège.
Kei venait de passer à travers le brouillard, et comme ses prédécesseurs il semblait avoir disparu, c'était donc bien un passage vers ailleurs. C'est à ce moment que Gégé sentit cette odeur de sous-bois qu'il n'avait pas remarquée jusqu'alors, elle émanait de la brume.

*Ils nous conduisent vers des bois !? pas très bon pour nous ça ... mais on n'a pas le choix*

Il ne restait à passer que Duke, Erika, et le dernier à s'être réveillé. Jérome allait les attendre quand une balle qui le frôla l'incita à passer à travers le brouillard sans attendre. Il s'élança donc vers l'inconnu.

- Geronimo !

Keith fut soulagé que Gabe aille mieux. Il était arrêté devant la brume luminescente en face d'Erika, attendant de Gouridan traverse le voile.

De cette vapeur émanait des odeurs étranges, comme si quelque chose au fond de sa tête retrouvait un souvenir perdu. Il se revoyait devant ce nuage tel Proust avec sa madeleine, les fumées lui rappelant une enfance oubliée jusque-là. Ces odeurs si familières mais pourtant si lointaines. Il s'imaginait dans les sombres forêts de feuillus de la Bretagne, des pays de ses ancêtres celtes. Il avait l'impression de se replonger dans une transe méditative.

En regardant derrière lui, il vit les hommes armés à leur poursuite. Il se rappela alors l'urgence de leur situation à tous. Il fit alors à Gouridan, tel un maître d'hôtel, le geste d'avancer.

- Mon cher, après vous.

Et il ajouta à l'attention d'Erika :

- Très cher amie, il ne serait pas séant que vous passâtes en dernier. Je vous en prie, ayez l'obligeance.

Puis il s'inclina dans une parfaite imitation de révérence devant elle.

"Des marques de politesse à un tel moment ! Exotique", se dit Gouridan.

Ce monsieur tenait apparement plus aux formes qu'à la vie. Intéressant !

Gouridan s'inclina en direction d'Erika pour lui faire comprendre qu'il était en effet plus séant qu'elle passât en premier.

Une fois que la jeune femme perça le voile, Gouridan remercia Keith et se dirigea vers la paroi fumeuse. Il avança lentement.

Gouridan désirait appréhender totalement ce passage; sentir, toucher, percevoir tout ce qu'il était possible lors du franchissement du voile.

Au dernier moment il se retourna pour s'assurer que Keith les suivait.

La sensation était étrange.

Gouridan pensait que, peut-être tout ceci était symbolique et qu'en passant ce voile, le destin de chacun des membres du groupe allait être lié aux autres à tout jamais.

La traversée du passage s'était faite sans encombre. Jérome arrêta sa course et fit quelques pas pour se situer dans ce nouvel environnement. Il y avait encore cinq secondes Jérome se trouvait à Marseille et le voilà au beau milieu d'une forêt de sapins qui rappelait celles des Alpes. Au point où il en était ça n'étonnait même plus Gégé.
Tous ses sens étaient émoustillés, surtout son odorat très réceptif aux effluves forestières et à une odeur particulière, celle du sang. Plusieurs de ses compagnons avaient des blessures superficielles. Il remarqua parmi eux une nouvelle arrivante.

*La fille dans la dernière cage ? ils nous l'ont envoyée, c'était donc bien ici qu'ils voulaient tous nous amener*

Gégé ne cherchait plus à savoir le pourquoi du comment, en cet instant une autre chose occupait son esprit. Outre ses sens qui étaient assaillis par mille odeurs, bruits et sensations, il se sentait bizarre, comme mieux que d'habitude : plus lucide, plus réceptif. La course folle à travers la Joliette l'avait à peine essoufflé et il était étrangement serein vu la situation. Un regard vers ses compagnons lui confirma qu'il n'était pas le seul à ressentir cet étrange état.
Il en oubliait presque qu'ils étaient poursuivis et toujours en danger de mort. Reprenant un peu ses esprits il alla aider l'homme blessé à se relever.

- Ca ira ? Tu peux marcher ?

Nina avait pris l’avion et était arrivée sans encombres en France. Le voyage s’était bien passé à part quelques trous d’air et son incapacité à dormir. Du coup, elle était vraiment fatiguée notamment à cause du décalage horaire. En descendant les marches de l’avion, elle se sentit attrapée par quelqu’un puis plus rien…Et voilà qu’elle se retrouvait à présent, projetée sur un homme qu’elle ne connaissait pas et qui apparemment était blessé. Elle était loin de se douter que c’était elle qui avait causé la blessure en le percutant. Des odeurs parvenaient à ses narines, elle fut déstabilisée un instant, surtout à cause de cette odeur de sang qui l’enivrait. Elle se leva et jeta un regard noir au blessé et à l’homme qui lui portait secours. Elle regarda les individus présents vêtus de façon extravagantes, ils étaient ensemble c’était sûr et l’avaient enlevée pour d’obscures raisons. Peut-être était-ce un gang...

-Qu’est-ce que vous avez fait, où m’avez-vous emmenée ?! Qui êtes-vous et qu’est-ce que vous me voulez…dit-elle d’une voix déterminée, limite agressive assaisonnée d’un terrible accent brésilien.

Elle recula légèrement et constata qu’ils avaient même changé ses vêtements. Elle était affublée d’une horrible combinaison bleue à rayures rouges pour haltérophile, des tennis jaunes fluo.... L’humiliation était à son comble.


* Não é possível é um pesadelo, vou desperto … Por Lémanja …*songea-t-elle en levant les yeux au ciel à cause d'un étrange murmure qu'elle avait perçu, visiblement son ouïe ainsi que son odorat semblaient plus développés.

Elle soupira et revint à l'étrange groupe.

Cette journée devait-elle se passer à se faire perforer ?

Y avait-il une symbolique quelconque à recevoir en lui à plusieurs reprises des corps étangers qui traversaient sa peau ?

Etait-il lui même une pointe qui venait de traverser ce voile pour se retrouver dans un endroit inconnu, problement à mille lieues des hangars ?

Tout ceci semblait une multiplication d'évenements qui étaient tous liés dans un seul but : transpercer, traverser, déchirer.

Voilà à quoi pensait Gouridan, alors qu'il recevait le corps d'une fille inconnu sur le dos, que sa jambe lui faisait mal alors qu'on l'aidait à se relever, que l'odeur des pins et de son propre sang lui faisait tourner la tête.

- Merci, dit-il à l'homme qui venait de lui porter secours.

- Un accent brésilien, pensa-t-il à haute voix, lui qui avait toujours été fasciné par ce pays et ses artistes, dont il avait rencontré certains lors d'un festival international de cirques ambulants.

- Où sommes-nous ? Quelqu'un comprend-il ce qui se passe ? lança-t-il au groupe. La course poursuite est-elle finie ?

Gouridan regarda si on les suivait encore, s'il y avait des balles et des coups de feu, si le voile était toujours là.

Keith arriva en dernier dans la forêt, il faillit marcher sur le la femme ex-endormie à cause de l'élan de sa course. S'arrêtant enfin, il leva la tête et vit ce qui l'entourait, plus qu'il le vit, il le vécut. Chaque fibre de son corps vivait les choses différemment, sa peau captait la fraîcheur et les vibrations de l'air. Ses narines sentaient toutes les odeurs enivrantes qui l'entouraient, et en particulier l'odeur du sang fraîchement répandu, l'odeur musquée et métallique du liquide vermillon le troublait au plus haut point. Ses yeux percevaient maintenant la lumière comme jamais auparavant.
Il emplit ses poumons à fond puis relâcha lentement sa respiration 3-4 fois pour se détendre et s'habituer à ses nouvelles perceptions.
Puis il se tourna vers la nouvelle arrivée qui visiblement avait l'air perdue.

-Salut ! Je m'appelle Duke. Nous avons étaient fait prisonniers comme toi durant les jours précédents ; drogués, enlevés et enfermés dans des cages. A notre réveil, nos ravisseurs nous ont laissé fuir avec 5mn d'avance avant de se mettre en chasse. Nous étions à Marseille à l'origine, au cours de la course nous avons franchi un voile, et nous avons atterri dans cette forêt. Nos poursuivants directs sont aussi nombreux que nous et armés d'armes blanches. A Marseille ils étaient aidés d'une armée très nombreuse équipée d'armes à feu. Tous ceux que tu vois ici sont dans la même galère, mais nous avons décidé de nous entraider pour survivre. Le grand costaud devant, c'est Vladimir, à côté Jérôme, l'asiatique c'est Kei, le clown Gabe, la fille en jupe fendue Luxoris, la bavaroise c'est Erika, celui sur lequel tu viens d'atterrir Gouridan, et il ne faut pas oublier celui qui nous a guidé dans notre fuite et sans qui nous serions probablement mort : le "loup". Et quel est ton nom ?

Keith regarda Vlad' et Gégé, puis leur cria :

-Je pense qu'on devrait continuer à courir, si on a pu passer le voile, eux aussi, et ça m'étonnerait qu'ils ne le fassent pas. On devrait chercher un abri facilement défendable, s'équiper de branches pour se défendre, et se cacher, quitte à faire une embuscade.

Luxoris, suivant de près le loup, arriva dans un environnement qui ne lui était pas du tout familier. Une forêt... Elle qui passait sa vie en blouse blanche dans des laboratoires électronisés de dernier cri, elle se retrouvait face à la nature toute nue. Et plus étrange encore, ses sens étaient exacerbés comme jamais.

*Je dois être en overdose d'adrénaline, il faut que je me calme...*

La jeune femme tenta de respirer très lentement, attendant que son métabolisme reprît une allure normale, tandis que les autres arrivaient derrière elle. Peine perdue, aucun changement. Pire même, une odeur lui prit les narines et lui secoua les neurones quand ses trois derniers compagnons d'infortune arrivèrent. Elle s'était déjà coupée maintes et maintes fois en manipulant des objets fragiles et dangereux, et avait à l'occasion porté ses doigts abimés à ses lèvres, mais là, c'était différent. Elle parvenait à distinguer plusieurs courants, comme si elle pouvait identifier des "races" de sang différentes. Son cerveau voulait analyser ce phénomène étrange, faire un classement quand sa réflexion fut interrompue par de vives protestations d'une voix féminine. Le sang qui coulait encore dans ses veines ne fit qu'un tour, et elle se dirigea vers l'effrontée.

- Ecoute-moi bien, toi! Tu débarques et tu accuses sans avoir même essayé de comprendre! Alors tu choisis: tu suis, ou tu crèves! Et cause comme tout le monde, sinon je me fâche!

Elle vit alors se tourner Keith, qui semblait plus à même d'expliquer calmement la situation à cette perdue, et s'éloigna légèrement du groupe.

*Pertes de contrôle répétées, croissance exponentielle du phénomène. Métabolisme en transformation, impossible de revenir aux normes. Résultat: je ne suis plus moi-même. On a dû m'injecter quelque chose... Cette seringue ne contenait pas qu'un simple anesthésiant...*

Prise dans ses pensées, elle gardait néanmoins un oeil sur les mouvements du groupe, prête à réagir au quart de tour, peu importait ce qu'il y aurait à faire.

Vladimir venait de passer le "pseudo-portail" comme il nommait ça.
Il fit encore quelque mètres puis s'arrêta.
Il se retourna de gauche à droite en regardant partout autour de lui, une forêt de sapin, une forêt de pin, une forêt qui lui faisait penser aux belles forêts siberienne de son enfance.
Il ferma les yeux et respira lentement et profondément. Les odeurs lui étaient fortes, trop fortes par rapport a l'habitude. Quelque chose était illogique.
Ces odeurs exacerbaient ses sens. Puis soudain, une odeur différente mais présente lui parvint : l'odeur du sang, de son sang d'abord car il était coupé en divers endroit ... tout d'abord son pied (avec le tesson de bouteille), quelques éraflures (dues aux balles qui avaient sifflé autour de lui), puis surtout à l'épaule (une balle l'avait touché mais pas grièvement).

Le peu de compréhension dans tout ça le mettait petit à petit hors de lui. d'abord cet enlèvement, ensuite cette chasse, puis ce "portail" où il avait été poussé avec les autres, enfin ces odeurs ultra perceptible....

Il fut tiré de sa torpeur par le bruit d'une femme qui semblait les engueuler. Ca fini de le mettre hors de lui, et il se dirigea vivement vers ladite personne que Luxoris était tout bonnement en train de remettre en place et donna un coup de poing magistral ... dans le tronc d'arbre juste à côté de la nouvelle venue en la regardant d'un air méprisant et assassin.

- Les explications de mon geste t'ont été fournies par Luxoris... alors maintenant tu suis ou tu crèves en tout cas t'as le choix mais ne t'avise plus de nous traiter de kidnappeurs sinon on te laisse ici te débrouiller avec les tueurs qui nous suivent.

Puis il se retourna vers Keith et lui dit:

- Ouais c'est un fait allons-y ne traînons pas ici ils pourraient arriver.

Vladimir se remit en marche au pas de course, s'enfoncant un peu plus dans la forêt.